Fondée probablement avant les invasions normandes, l’abbaye bénédictine Notre-Dame de Breteuil est rétablie et restaurée vers 1030 par le comte de Breteuil Gilduin. En grande partie à l’origine de l’implantation de la population britulienne sur son site actuel, le monastère connaît une très grande prospérité spirituelle et temporelle tout au long du Moyen Âge. De cette prospérité témoigne encore aujourd’hui l’exceptionnelle chapelle abbatiale gothique à deux niveaux, de la fin du XIIIe siècle, voûtée sur croisées d’ogives et pourvue d’un riche décor sculpté (chapiteaux, culs-de-lampe) et d’un rare et remarquable pavage en terre cuite émaillée du XIVe siècle.
Après les troubles de la guerre de Cent Ans, l’abbaye renoue avec un certain dynamisme économique dans la première moitié du XVIe siècle, ce que nous révèle le logis abbatial avec ses deux tours, rebâti à l’initiative du dernier abbé régulier, entre 1498 et 1527, mais aussi une remarquable frise Renaissance à médaillons sculptés, découverte fortuitement lors de travaux il y a quelques années.
Malgré un déclin inexorable amorcé dès le XVIe siècle, le monastère fait l’objet d’un vaste programme de reconstruction à l’initiative de la dernière communauté de religieux, entre 1777 et 1790. Les travaux, à peine terminés lors de la fermeture du couvent en 1790, se traduisent par la construction de deux ailes de style classique encore visibles aujourd’hui.
Vendu comme bien national en 1796, transformée en « château », l’ancienne abbaye est partagée entre deux propriétaires jusqu’en 1964. Elle abrite actuellement un établissement médical ainsi que le siège de la Communauté de communes de l’Oise picarde.
Extrait de la base Mérimée: