La Société historique de Breteuil conserve plusieurs milliers de lettres ou de factures à en-tête de commerçants ou artisans de Breteuil, depuis les années 1860 jusqu’à nos jours. Gisement abondant et précieux dans la perspective de la future exposition de la Société historique sur les anciens commerces de Breteuil !
Nombre de ces commerces n’ont connu qu’une brève, voire éphémère existence en notre ville, cela et y compris dès le XIXe siècle. Tel est le cas du commerce Michel-Mongeot dans les années 1880 et 1890. Ce commerce de vins, eaux-de-vie, vinaigres, liqueurs, apéritifs, sirops et limonades en gros, est alors exploité par Jules Eugène Michel (né en 1851) et son épouse, Catherine Adrienne Mangeot (née en 1851), qui ne sont, ni l’un ni l’autre, originaires de la région de Breteuil. En 1891, ils emploient une domestique, Marie Aurélie Dervelois (née en 1871). L’entreprise est installée place du Marché-aux-Herbes (aujourd’hui place de Verdun), entre la boucherie et l’actuelle boulangerie Forret.
Jules Eugène Michel avait pris la succession, entre 1879 et 1883, du premier mari de son épouse, Pierre Auguste Dhardivillé (1848-1879), distillateur et liquoriste, 90, rue Grande, prématurément décédé. Ce dernier était natif de Thieux. Quant à Catherine Adrienne Mangeot – dont la graphie du patronyme a évolué en « Mongeot » sur les en-têtes de facture – elle était la fille d’un tabletier de Laboissière-en-Thelle, Louis Charles Mangeot (1826-1887).
Le couple Michel-Mangeot ne demeure que quelques années à Breteuil, entre 1884 et 1891 environ. Leur fils, Eugène Pascal, qui naît en 1883, n’apparaît pas dans les registres de naissances de Breteuil. Et, sur le recensement de 1896, le commerce de vins, eaux-de-vie et spiritueux de la place du Marché-aux-Herbes a disparu, tout comme ses propriétaires. Encore beaucoup d’énigmes à résoudre, par conséquent, pour les amateurs de reconstitutions de lignées familiales et commerciales !