L’un des derniers témoins architecturaux, aujourd’hui disparu, de l’artisanat du cuir à Breteuil
Ce grand bâtiment à la physionomie si singulière, photographié ici à l’été 1987, était le dernier témoin des tanneries et mégisseries de Breteuil, particulièrement actives jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, puis en déclin total au cours du XIXe siècle. Situé le long de la ruelle Chantereine, il était alimenté en eau par le ruisseau de la Fontaine (irriguant également le lavoir du même nom, encore visible de nos jours -voir le document du mois de Janvier 2021 sur ce site-), devenu ruisseau Saint-Jacques au-delà de la rue de Paris. Occupant une position économique stratégique au cœur du bourg, la tannerie, l’une des plus importantes de Breteuil et jadis associée à un moulin à tan, appartenait, au XVIIIe siècle, au marchand tanneur et corroyeur Nicolas MOURET (1715-1796), issu d’une longue et ancienne lignée de tanneurs et mégissiers brituliens.
Le bâtiment destiné au séchage des peaux, mais qui abritait également des fosses pour le trempage de celles-ci, présentait un haut pignon à bardage de planches disposées à claire-voie, caractéristique de son usage, les peaux étant suspendues pour permettre un séchage optimal des cuirs. L’ensemble de la construction était conçu en pan de bois et torchis enduit.
Après la disparition de la tannerie et la couverture presque complète du ruisseau de la Fontaine, les bâtiments furent occupés par l’exploitation d’un dépôt et commerce de ferraille et de chiffon, ceci jusque dans les années 1970. À la suite de sa désaffectation et malgré la rareté de ce type de construction, le grand bâtiment de tannerie a été malheureusement démoli à la fin des années 1980. Sur son emplacement a été construite une partie de l’actuelle résidence pour personnes âgées Chantereine.