Avant 1933, les habitants de Breteuil s’approvisionnent en eau potable soit dans des puits privés dans lesquels ils descendent des seaux par l’intermédiaire de chaînes et poulies soit dans des puits publics répartis dans le bourg et équipés de pompe à bras.
Pour le lavage du linge, ils ont recours aux lavoirs publics dont il reste deux témoins : l’un rue de Fontaine (voir le document du mois de Janvier 2021 sur ce site) et l’autre à l’angle des rues de Paris et de Montdidier.
En 1933, on entreprend la construction d’une station de pompage et d’un château d’eau. La station de pompage est construite par les établissements Defrance de Lille.
Située au-delà des dernières maisons de la rue de Beauvais, elle alimente avec ses deux pompes électriques immergées, aspirantes et refoulantes, le château d’eau. Chacune des pompes a un débit horaire de 47m3. Les eaux proviennent des sources du bois des Carrières, du bois du Gard et de la Noye. Elles sont refoulées après une dénivellation de 42 mètres, vers le château d’eau d’une hauteur de 20 mètres et d’un diamètre de 12 mètres, érigé rue Voltaire. Après ascension jusqu’à son sommet, à l’aide d’échelles en fer, on peut découvrir 2 immenses réservoirs. « Les nettoyages fréquents et une parfaite hygiène assurent à la population une eau d’une pureté absolue souvent contrôlée en différents points de la ville ». Le réseau est étendu à toute la viIle et des bornes-fontaines publiques sont installées dans chacun des quartiers.
Marc Lefebvre (1900-1980) entre au service de la ville le 15 novembre 1933 pour s’occuper du service de l’eau. Né à Vignacourt (Somme) le 24 février 1900, il vient habiter définitivement à Breteuil en 1909, après la mort de sa mère. Lorsqu’il est embauché, il acquiert les connaissances et la pratique de son nouveau travail auprès de l’entreprise Humbert de Londinières. Puis il devient responsable du bon fonctionnement de la distribution de l’eau à Breteuil : régie des recettes, relevé des compteurs, encaissement des factures, réparations, nouveaux branchements, prolongements de conduites, surveillance et entretien des pompes et du réservoir. Dès que la sirène retentit lors d’un incendie, il va à la station afin d’assurer une pression et un débit suffisants. Lors des bombardements de mai-juin 1940, il participe ainsi activement à la lutte contre les incendies qui embrasent Breteuil (voir "Comment Breteuil fut détruit - récit de François Monnet sur ce site).
Lorsqu’il prend son service en 1933, 192 branchements sont réalisés et à son départ à la retraite en décembre 1963, la ville en compte 950 ! Il est tellement associé à sa fonction que ses concitoyens l’ont surnommé « Marc des Eaux ».
Mais, la consommation d’eau étant devenue considérable, le conseil municipal décide en 1970 la construction au bois du Gard, route de Troussencourt, de nouveaux réservoirs semi- enterrés d’une contenance totale de 1200 mètres cubes et le 15 mars 1990 le château d’eau rue Voltaire, inutilisé depuis deux décennies, sera démoli.
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