L’élégante statue en bronze qui orne la façade de l’église de Breteuil représente, en toute logique, le saint patron de cette église, en l’occurrence saint Jean-Baptiste. Cette statue, contemporaine de la reconstruction intégrale de l’église, opérée entre 1955 et 1959, est l’œuvre d’un sculpteur italien de renom, Antoniucci Volti.
Antoniucci Volti (1915-1989), dont le patronyme initial est Voltigerno, est né dans le Latium, à Albano Laziale. Il est le fils d’un tailleur de pierre établi à Villefranche-sur-Mer dès 1905 et naturalisé français. Antoniucci s’y installera lui-même durablement. Il est successivement élève de l’école des arts décoratifs de Nice, en 1928, puis, en 1932 de la prestigieuse école nationale supérieure des beaux-arts de Paris, où il remporte le second premier grand prix de Rome de sculpture. Son abondante production sculptée, en partie inspirée de l’œuvre d’Aristide Maillol, célèbre essentiellement la femme et sa beauté. Cependant, on lui doit également des sujets religieux, comme Martyr chrétien (1936), Jeanne d’Arc ou encore une Pietà.
On ignore dans quelles circonstances Volti est choisi pour exécuter la statue de saint Jean-Baptiste destinée à la façade principale de la nouvelle église. Ce qui est certain, c’est qu’en novembre 1957, Volti a exécuté le plâtre de la statue.
Celle-ci, fondue avec, dit-on, les débris de bronze des anciennes cloches de l’église détruites par les bombes en 1940, est exécutée par le célèbre fondeur d’art André Susse (mort en 1961), dont l’atelier est situé à Arcueil (Val-de-Marne), selon son marché passé en janvier 1958, avec la société coopérative de reconstruction « La Renaissance des clochers », maître d’ouvrage de l’opération. Le marché stipule bien explicitement que « Monsieur Susse, fondeur, devra intégrer dans le bronze de la statue, un morceau de l’ancienne cloche de l’Eglise[1] ». Ce marché est conclu pour un montant global de 1.350.000 anciens francs.
La statue de saint Jean-Baptiste conçue par Volti présente une grande sobriété. Le Précurseur y est simplement vêtu de son emblématique peau de chameau et arbore une croix processionnelle. Il constitue le seul élément ornemental d’une façade particulièrement sobre, dont le bronze se détache avec une particulière élégance.
[1] Marché du 3 janvier 1958. Archives nationales, versement 19790374/180.
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